En bambara, « Badegna Foli » se traduirait par « frères de musique ». Et c’est bien à partir d’une complicité forte que ce groupe propose sa musique métisse aux influences d’Afrique de l’Ouest. On entendra d’abord un socle sonore en provenance du Mali, notamment parce que c’est le pays d’origine et lieu où se trouve le studio du bassiste et chanteur Sékou Bah, à l’expérience internationale (ayant accompagné Fatoumata Diawara, Oumou Sangaré ou encore M.). Sa rencontre avec les musiciens mayennais Tchiédian (guitare électrique, chant) et Zépeau (chant et rap) ont donné le premier mix de Badegna Foli, entre reggae et afro-groove. Puis, pour dynamiser plus encore leurs compositions collectives sans se restreindre au label « world music » parfois impersonnel, se sont ajoutées la batterie de Fabou, à l’influence hip hop, et les flutes (à bec et irlandaise) charmantes de Camou, quand il n’utilise pas son saxophone.

Tous les cinq, auxquels il faut ajouter un ingénieur du son, tissent ensemble une ambiance originale, volontairement dansante, à la fois virtuose dans les échappées et énergique dans les jeux rythmiques et les chœurs. Ainsi, bambara et français se croisent sans cesse grâce aux différentes voix, comme sur leur premier album. Cette cohésion solide se donne néanmoins pleinement sur scène, depuis une centaine de dates maintenant, avec un naturel désarmant dans la diversité des grains et des influences qui s’expriment. Groupe chaleureux, Badegna Foli cherche en permanence à intégrer son public dans cet échange sincère et serein, marqué par la qualité musicale certes, mais surtout l’ouverture, le désir de simplicité et de danse… Une fusion séduisante, en tout cas toujours fraternelle.